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Crise du COVID-19 et baisse des marchés financiers

20/03/2020

Le point sur la crise liée au Coronavirus et son impact sur les marchés financiers.

UNE CRISE SANS PRECEDENT

A la différence de la crise de 2008 qui avait pour origine le système financier, la crise que nous traversons aujourd’hui prend sa source dans un phénomène totalement exogène – la pandémie de COVID-19 – qui touche de plein fouet l’économie réelle à l’échelle mondiale.  Nous assistons aujourd'hui à un choc de très grande ampleur, que ce soit sur le système de production (l’offre) ou les niveaux de consommation (la demande) en raison des mesures de confinement - indispensables sur le plan sanitaire - prises progressivement par chacun des pays touchés.

A ce premier choc lié à l’épidémie de COVID-19, s’ajoute depuis 10 jours ce que l’on peut qualifier de « guerre des prix du pétrole » provoquée par l'Arabie Saoudite et la Russie. En refusant d’abaisser le niveau de production, ces dernières ont en effet provoqué la chute drastique du prix du pétrole, faisant peser un risque significatif sur la capacité des producteurs de gaz de schiste américains à maintenir leur production au-dessus des points d’équilibre financier. Si cette baisse peut se révéler bénéfique pour la relance de nombreux secteurs tels que le transport aérien, le secteur manufacturier ou encore l'agriculture, elle risque d’avoir des conséquences négatives pour la croissance aux Etats-Unis, compte-tenu du poids important du secteur de l’énergie dans leur économie.

UNE TRES FORTE CORRECTION DES MARCHES FINANCIERS

La propagation rapide du COVID-19 en dehors de Chine a entraîné les marchés actions mondiaux dans une spirale fortement baissière par crainte d’une récession mondiale. L'ensemble des places boursières a largement chuté avec notamment une baisse de plus de 30% sur les marchés actions européens depuis le début de l’année

En parallèle, nous assistons depuis plusieurs semaines à des pics de volatilité * sur les marchés actions, aussi élevés que ceux atteints en 2008 et depuis quelques jours à de fortes tensions sur la liquidité ** qui touche l’ensemble des classes d’actifs, y compris le « marché du crédit » (obligations émises par les entreprises) qui avait bien résisté jusqu’à présent.

Dans le même temps, les investisseurs ont massivement acheté certains actifs considérés comme des valeurs « refuge ». La valeur de l’once d’or a ainsi atteint un pic à plus 1700$.

LE ROLE ESSENTIEL DES POLITIQUES MONETAIRES ET BUDGETAIRES

Dans ce contexte, l’intervention des banques centrales et les mesures adoptées par les différents gouvernements sur le plan budgétaire pour soutenir les entreprises et l’économie sont absolument cruciales pour faire face à la rapidité de propagation du virus qui risque d’entraver de plus en plus l’activité économique des pays touchés.

Toutes les banques centrales sont désormais en action, et bon nombre d'entre elles ont déjà annoncé d’amples mesures d'assouplissement monétaire. Celles du G-10 ont ainsi entamé une action coordonnée le 15 mars afin d'apporter de la liquidité aux Etats et aux entreprises.

Le même jour, la banque centrale américaine (FED) annonçait des taux directeurs nuls et un programme massif de 700 milliards de dollars pour assurer l’accès au financement des entreprises. Le 18 mars, la Banque Centrale Européenne (BCE), par la voix de Christine Lagarde, annonçait un plan d’urgence de 750 milliards d’euros. Cette enveloppe doit servir à racheter des dettes d’Etats, y compris la Grèce, et d’entreprises pour maintenir leur capacité à emprunter et à se financer. « Les temps extraordinaires nécessitent des actions extraordinaires » a ainsi souligné Christine Lagarde.

En même temps, les gouvernements des pays les plus touchés, à l’image des décisions annoncées par le Président Emmanuel Macron en France, redoublent leurs efforts en matière budgétaire. Les différents gouvernements ont ainsi pris des mesures de soutien d’ampleur inégalée pour répondre à l'urgence sanitaire et limiter l'impact sur la trésorerie des entreprises tout en assurant la continuité des rémunérations des salariés.

Au total, toutes ces mesures tant monétaires que budgétaires ont comme objectif concret de soutenir l’économie et le système financier, limiter le nombre de faillites d’entreprises qui seraient en manque de trésorerie et ébaucher un soutien au pouvoir d’achat des ménages qui seraient touchés par le chômage partiel.

UN SCENARIO DE REPRISE TRES PROGRESSIVE

Plusieurs scénarios sont possibles dans les semaines qui viennent, en fonction de la sévérité et de la longueur de la crise sanitaire comme des réponses apportées par les banques centrales et les gouvernements pour soutenir l’économie.

Notre scénario central est aujourd’hui celui d’un choc prolongé de l’épidémie au niveau mondial sur les prochains mois entraînant une récession marquée sur les premiers trimestres de 2020. Une fois l’épidémie stabilisée et pleinement maîtrisée, l’activité devrait repartir soutenue par les mesures monétaires « accommodantes » des banques centrales et de vigoureuses relances budgétaires. Nous anticipons une reprise lente à partir du quatrième trimestre.

Ajoutons que la situation est contrastée d'un secteur à l'autre, certains comme le transport aérien ou les loisirs étant touchés très profondément tandis que d'autres sont encore relativement épargnés voire pour certains, comme la santé, potentiellement favorisés. De la même façon, un scénario de retour progressif à la normale de l'économie se fera plus ou moins rapidement selon les zones géographiques et secteurs (les services avant l’activité manufacturière par exemple). Difficile cependant d’avoir un point de comparaison tant cette crise est inédite.

Pour l’instant, l’incertitude, en l’absence de traduction concrète et immédiate des mesures prises, et donc la volatilité sur les marchés, vont continuer à prédominer.

DES GÉRANTS TRÈS ATTENTIFS À L’EVOLUTION DES MARCHES ET DE LA SITUATION

Nos équipes de gestion restent fortement mobilisées et suivent avec une attention particulière les conditions de valorisation et de liquidité des marchés. Nous anticipons que ceux-ci vont rester très volatils.

Dans ce contexte, nous avons réduit notre exposition aux actifs les plus risqués, notamment les actions. Les portefeuilles des fonds ont adopté un positionnement défensif avec une sous-pondération en actions de façon globale et, en revanche, une surpondération sur le secteur de la santé.

Parmi nos investissements obligataires, nous conservons une exposition sur les emprunts d'Etat américains. Notre exposition crédit (obligations émises par les entreprises) a, quant à elle, été allégée fin février et concentrée sur des valeurs de bonne notation qui devraient davantage profiter des mesures de relances budgétaires à moyen terme.

UNE COMMUNICATION REGULIERE 

Nous mettons à jour très régulièrement plusieurs communications que vous pouvez retrouver dans l'espace marchés financiers et/ou informations sur les placements.

Ces publications ont pour but de vous tenir informés de nos analyses et de vous rappeler les règles essentielles en matière de placement car il faut s’attendre à ce que, dans ce climat d’incertitude, les mouvements excessifs perdurent, les baisses comme les rebonds techniques. Aussi, dans les moments de fortes variations à l'image de ceux que nous traversons, il est vraiment essentiel pour les épargnants de garder en ligne de mire ses objectifs long terme, de se référer à son horizon de placement et d'éviter toute décision intempestive, voire de céder à la panique. La peur est souvent mauvaise conseillère.

Toutes nos équipes restent mobilisées dans cette période particulière et nous aurons à cœur de vous tenir régulièrement au courant des évolutions de la situation.

*La volatilité indique l’amplitude de la variation, à la hausse comme à la baisse, de la valeur d’un titre ou d’un marché financier.

** La liquidité d'un marché financier représente la capacité à acheter ou à vendre rapidement les titres qui y sont cotés sans que cela ait un effet majeur sur les prix. De façon plus générale, la notion de liquidité s’applique à l’ensemble des actifs bancaires, financiers… Pour beaucoup d’acteurs économiques, la liquidité mesure la capacité à assumer ses différentes échéances financières à court terme dans le cadre de son activité courante. L’insuffisance de liquidités peut conduire à la cessation de paiement.